Te, VUE DE PRINCE RUPERT. 2. LE BORD DE I,’ EAU, PRINCE RUPERT. 2 3. UNE PASSE D’ENTREE DE LA RADE DE PRINCE RUPERT. nois marquait la limite septentrionale de l’étendue dans laquelle le blé pouvait étre cultivé avec profit sur ce continent. Malgré cela, la petite graine rosée, qui nous donne notre pain de chaque jour, s’est étendue au nord et 4 l’oust, a gagné le Minnesota et les Da- kotas, a glissé jusqu’a la Riviére Rouge du nord, a atteint les Plaines du Portage, s’est étalée sur la Saskatchewan, jusqu’a l’ Alberta, et 14 le meunier du sud s’est trouvé soudain en concur- rence avec la farine de la Riviére 4 la Paix, ot des hommes coura- geux, qui n’avaient jamais entendu parler de la Commission de Chicago, semaient et fauchaient déja le blé depuis une génération et plus. Il y acinquante ans, quand les Etats-Unis cherchaient une route praticable pour atteindre le Pacifique, le tracé du. Northern Pacific fut rejeté avec dédain et considéré comme inadmissible a cause de sa septentrionalité. Ce méme argument a retardé de bien des années la construction du premier transcontinental cana- dien ; mais aujourd’hui, nous en savons plus long sur les régions du nord. Tous les voyageurs ou explorateurs qui pénétrent dans l’Ex- tréme-Nord en reviennent avec de nouveaux récits sur cette contrée si décriée, si bien que leurs hymnes élogieuses grossis- santes forment un chceur grandiose qui nous oblige, par la seule force de l’évidence, 4 écouter et a apprendre. Il y a quelques jours a peine, devant la Société Géographique Royale de Londres, M. A. Harrison a donné des histoires surpre- nautes du Nord-Ouest. [1 était parti la-bas dans l’idée de visiter un continent arctique et au lieu de cela, il a rencontré une terre aux champs verdoyants et aux ruisseaux bruissants. Bien stir, les prés n’étaient pas enclos ni retournés bien profondément, mais, partout ot il a trouvé un poste de la Baie d’Hudson, une mission ou une habitation humaine, il y a vu des légumes ‘‘comme il en pousse dans nos jardins en Angleterre’’, du blé et de l’orge, de ) herbe de marais dans les terres basses et du gazon sur les pla- teaux. Ila trouvé beaucoup de bois précieux et d’incessantes traces de houille et d’huile de pétrole. Il conseille la construction d’un chemin de fer partant d’Kdmonton vers le nord et gagnant l’Athabaska, avec un autre, de Prince Albert 4 Port Murray, et un troisiéme pour atteindre la Riviére 4 la Paix qui ouvrirait une voie navigable de 600 imilles jusqu’au Grand Lac des Esclaves. De Fort Providence, 4 la Riviére Rouge (Arctique)—Lat. 67 deg. 26 min., long. 134 deg. 4 min.—, sur une distance de 900 milles, M. Harrison a trouvé la navigation excessivement facile ; tout le pays arrosé sur ce parcours est, dit-il, ‘‘ couvert de végé- tation’. ‘‘A mon avis, ajoute-t-il, un jour, ce pays sera tout habité.’’ Il y a, dans le district d’Atlin, dans angle nord-ouest de la Colombie-Britannique, des falaises montagneuses de cuivre si proche de la pureté absolue, qu’il faut le faire sauter a la dynamite